Vers la Spiritualité

Bonjour à tous,

Voilà le constat: depuis plusieurs années, voir des décennies, nous sommes conviés, en tant qu’humains, à nous ouvrir à d’autres expériences en nous lançant dans l’inconnus ! Pas évident, n’est-ce pas ! Nous qui sommes nés dans une société de non-dits, de discordes, de conflits, d’obligations, de jugements, de jalousies, de domination … On nous demande de faire tout l’inverse en un claquement de doigt et de nous déconditionner au profit d’une ouverture à l’amour de l’autre (et ce quoiqu’il est fait ! ), à l’amour de l’expérience que nous partageons ensemble de prés (avec nos familles et amis, collègues de travail ou voisins…) ou de loin (les gouvernements, les personnes impliquées dans des faits divers qui nous touchent …), à la collaboration, à l’unité … et j’en passe.

Mais comment ?!?

Dans un premier temps, l’outil le plus commun a été le décodage mental. D’abord grâce à la psychanalyse, (Merci Freud ! Et Jung !) puis à l’ouverture énergétique qui a vu naître le développement personnel, lorsque les barrières du savoir se sont effondrées et ont permis à tout un chacun, si il était intéressé de découvrir au-delà de la psychanalyse pourquoi leur vie ne leur convenait pas.

Dans un second temps, ce fut l’abus de toutes ces techniques avec des personnes qui se sont mis à vous expliquer comment vous deviez vous comporter sous prétexte qu’elles étaient dans le développement personnel. Ainsi, vous pouviez aller à un vernissage d’art, sympathiser avec quelqu’un et d’un coup vous retrouver le sujet de son étude parce que vous aviez un problème de compréhension du tableau que vous regardiez toutes les deux. J’exagère à peine. Ce sont également les amis qui se sont mis à vous donner des conseils alors que vous aviez juste besoin d’être écouté, comme si vous n’étiez plus qu’un prétexte pour explorer encore plus profondément les techniques et connaissances mentales qu’eux même n’arrivaient pas à appliquer dans leur quotidien…

Pousser par l’évolution de la vie, vous vous êtes peut être souvent senti seul, nul, inadapté à la vie (et là aussi, j’en passe) parce que vous culpabilisiez de ne pas comprendre ce que l’on vous dise, ou que vous ne vous sentiez pas concerné. Et je vous rassure ici, ce n’est pas parce que vous êtes nul, inadapté ou je ne sais quoi d’autres, c’est uniquement parce que vous étiez peut être juste à l’étape d’après.

Cette étape s’appelle la spiritualité.

Kézako ?

La spiritualité est un mode de vie qui nous aide à nous déculpabiliser, à comprendre que ce n’est pas parce que nous sommes porteurs d’un fonctionnement que l’on est obligé de le subir, surtout lorsque nous n’en voulons plus. Elle nous invite à nous réconcilier avec nous même, à servir plus grand que nous, à cesser de jouer la victime des circonstances, à cesser de se mentir ou de se cacher derrière nos croyances et schémas obsolètes, à ouvrir la porte à la compassion, à refuser de plaire aux autres pour se reconnaître en tant qu’être à part entière, à assumer nos choix et ce que l’on juge être des erreurs de parcours. Elle est un formidable moyen d’arrêter de se prendre la tête pour nourrir encore une maltraitance sur nous même ou d’intimer aux circonstances ou à l’autre que c’est « à cause d’elle ou de lui »… et au contraire, elle nous permet de nous aimer même quand on pense qu’on a mal fait, qu’on y arrive pas.

La spiritualité nous demande de nous connecter avec le courage d’être soi, de se rencontrer dans nos parts d’ombres et de s’aimer, même quand on s’est pas bien comment s’y prendre. La spiritualité : c’est s’ouvrir à l’invisible également. C’est apprendre à faire confiance à la guidance, à l’intuition, à l’invisible. C’est écouter non pas les parents mais la petite voix intérieure qui nous demande de changer. C’est entendre nos émotions et les exprimer même si ça ne se fait pas. C’est s’exprimer même si on est maladroit. Reconnaître avec humilité que nous ne sommes pas grand chose dans nos souffrances et qu’une autre vie est possible si on s’en donne les moyens quotidiennement. C’est rayonner au-delà de ce qui est admissible pour le mental.

La spiritualité ne nous invite pas à une croisière tous frais payés et totalement prise en charge par les autres. Elle nous demande de retrousser nos manches, d’emprunter des chemins escarpés, dénivelés, caillouteux… Et de faire ça à chaque instant de notre quotidien ! Oui, pas une fois de temps en temps parce que ça va pas.

Bref, rien de facile avec elle. On tombe souvent dans nos habitudes. On se laisse submerger par l’émotion. On procrastine. On dit que c’est trop dure. On dit que c’est pas à nous de faire le job alors on attend que l’autre le fasse. On se contrôle. On rit. On pleure beaucoup également avec elle. Et quelque part, on s’accroche car on sait. Une partie de nous sait que grâce à elle : un rêve devient réalité.

L’amour se montre telle qu’il est réellement.

Le pardon illumine nos pas.

La vie se transforme en se mettant au service de la vie elle même.

Les rencontres nous transportent car le seul intérêt pour notre nombril a disparu.

Les liens à la souffrance se modulent pour devenir une foi inébranlable.

L’autre devient un compagnon de jeu pour lequel on développe une telle gratitude que nous n’en avons plus peur.

La spiritualité se crée un pas après un pas. Ce qui fait que les attentes se dissipent, que l’impatience disparait.

Voilà ce qui nous ai demandé en ce moment. Oui, c’est de cela dont il s’agit. Il ne s’agit pas d’autres choses. C’est vers cela que nous tendons tous. Et il nous faudra probablement du temps pour y arriver de manière fluide.

En résumé, nous pourrons conclure comme cela : la spiritualité c’est regarder l’autre se prendre un mur et le soutenir dans son projet jusqu’au bout, si c’est vraiment ça qu’il souhaite, en reconnaissant que nous ne sommes personne pour juger ou pour le convaincre qu’il va souffrir.

Si vous n’y arrivez pas pour x ou y raisons, alors, revenez dans l’humilité parce que cela veut juste dire que vous vous êtes perdus dans vos projections sur autrui et que vous êtes en train de vous couper de votre lumière individuelle. Et c’est juste ça qui se passe ! 😉

Avec Amour,

Marilyn